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Les géographies, dit le géographe, sont les livres les plus sérieux de tous les livres. Elles ne se démodent jamais. Il est très rare qu’une montagne change de place. Il est très rare qu'un océan se vide de son eau. Nous écrivons des choses éternelles.
Antoine de Saint Exupéry. Le Petit Prince

samedi 19 mars 2011

Métropole de Casablanca

Michel Peraldi & Mohamed Tozy
Casablanca. Figures et scènes métropolitaines
Paris, Karthala, 2011, 372 pages, 16 x 24 cm, broché. - 9782811104566

Au début de l’année 2007, l’Université Hassan II Aïn Chock de Casablanca nous a donné la possibilité exceptionnelle de préfigurer ce qui devait devenir l’une des rares écoles doctorales de sciences sociales ouvertes au Maroc depuis les années de plomb. Nous réunissons alors, dans une très tonique absence d’académisme, des doctorants, enseignants, chercheurs, acteurs, journalistes et militants, autour de la vague ambition de donner un espace d’expression et de création aux sciences sociales, avec un penchant marqué pour l’anthropologie, telle qu’elle est pratiquée du côté des miniaturistes, façon Clifford Geertz.
La référence (plus que la révérence) à l’École de Chicago s’est imposée aussitôt, moins parce qu’il s’agirait de l’ériger en courant ou tendance dont nous suivrions le modèle que comme moment créateur dans le processus de production du savoir et des compétences. L’objet commun apparaît alors comme conséquence de cette référence : la métropole, qui nous irradie de sa présence autant que par le silence académique dont elle est l’objet.
Métropole en effet, Casablanca le devient à une vitesse qui dépasse toutes les prévisions, toutes les projections, parce que, à l’identique des villes africaines ou américaines, elle est une ville en croissance exponentielle dans un dispositif urbain lui-même explosif.
Comme dans toute métropole, à Casablanca aussi les citadins sont d’anciens paysans venus des douars. Certes, à la différence de la Chicago de l’ère industrielle, Casablanca n’est pas faite de « migrants » venus de la lointaine Europe. Si les colons l’ont bâtie, les paysans l’ont peuplée et en quelque sorte réinventée. Voilà donc la question anthropologique : quel travail fait la ville sur ces paysans ? Comment fabrique-t-elle « du citadin » ? Comment se transmettent les compétences urbaines, les codes et les routines d’une urbanité réinventée ? Bref quels sens donner au chaos apparent ?

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